Maigret et la grande perche by Simenon Georges

Maigret et la grande perche by Simenon Georges

Auteur:Simenon, Georges [Simenon, Georges]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Le livre de poche, Policier
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


– : –

— C’est vous, monsieur Maigret ?

Il regarda le réveil qui marquait huit heures et demie. Sa femme l’avait laissé dormir. Il reconnaissait la voix d’Ernestine.

— Je ne vous éveille pas ?

Il préféra dire que non.

— Je suis au bureau de poste. Il y a encore une carte pour moi.

— Du Havre ?

— De Rouen. Il ne dit rien, ne répond pas encore à mon annonce. Rien que mon adresse à la poste restante, comme hier.

Il y eut un silence. Puis elle questionna :

— Vous avez du nouveau ?

— Oui.

— Quoi ?

— C’est une histoire de vitres.

— C’est bon ?

— Cela dépend pour qui.

— Pour nous ?

— Je crois que c’est bon pour vous et pour Alfred, oui.

— Vous ne pensez plus que je vous ai menti ?

— Pas pour le moment.

Au bureau, il choisit pour l’accompagner Janvier, qui prit le volant de la petite auto noire de la P. J.

— Rue de la Ferme.

Le télégramme dans sa poche, il fit arrêter la voiture devant la grille, que tous les deux franchirent de leur air le plus professionnel. Maigret sonna. Un rideau bougea au premier étage, où l’on n’avait pas encore fermé les persiennes. Ce fut Eugénie, en savates, qui vint ouvrir, tout en essuyant ses mains mouillées à son tablier.

— Bonjour, Eugénie. M. Serre est dans la maison et je voudrais lui parler.

Quelqu’un se pencha sur la rampe. Une voix de vieille femme fit :

— Installez ces messieurs au salon, Eugénie.

C’était la première fois que Janvier pénétrait dans la maison et il était impressionné. Ils entendaient des allées et venues au-dessus de leur tête. Puis, sans transition, la porte s’ouvrit et l’énorme silhouette de Guillaume Serre emplit presque tout l’encadrement.

Il était aussi calme que la veille, les regardait avec la même insolence tranquille.

— Vous avez un mandat ? questionna-t-il, la lèvre légèrement frémissante.

Maigret fit exprès de mettre un certain temps à tirer son portefeuille de sa poche, à l’ouvrir, à y chercher un papier qu’il tendit poliment.

— Voici, monsieur Serre.

L’homme ne s’y attendait pas. Il lut la formule, s’approcha de la fenêtre pour déchiffrer la signature, tandis que Maigret disait :

— Comme vous le voyez, c’est un mandat de perquisition. Une information est ouverte au sujet de la disparition de Mme Maria Serre, née Van Aerts, sur plainte de Mme Gertrude Oosting, d’Amsterdam.

La vieille dame était entrée sur ces derniers mots.

— Qu’est-ce que c’est, Guillaume ?

— Rien, maman, lui répondit-il d’une voix étrangement douce. Ces messieurs désirent, je crois, visiter la maison. Montez dans votre chambre.

Elle hésita, regarda Maigret comme pour lui demander conseil.

— Vous serez calme, Guillaume ?

— Mais oui, maman. Laissez-nous, je vous en prie.

Cela ne se passait pas tout à fait comme Maigret l’avait prévu, et le commissaire fronçait les sourcils.

— Je suppose, dit-il, alors que la vieille dame s’éloignait à regret, que vous désirez vous faire assister d’un avocat ? J’aurai tout à l’heure un certain nombre de questions à vous poser.

— Je n’ai pas besoin d’avocat. Du moment que vous avez un mandat, je ne puis m’opposer à votre présence.



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